Sortie champignon au Lac de Péronne

5 novembre 2023

Mycologie, champignon, sortie, novembre, automne, anjou, lac de péronne, maine et loire

Jean-Claude Chasles nous avait donné rendez-vous aux abords du Lac de Péronne (Chanteloup-les-Bois) pour une sortie champignon. Là, ce ne sont pas moins de 22 adhérents et sympathisants des Amis du Jardins qui, munis de bottes et de paniers, sont partis en cette matinée dominicale, en quête de trouvailles mycologiques. Les oreilles attentives, nous profitons des premières explications.

En gros, il y a 3 groupes de champignon : ceux avec des lames, ceux avec des tubes et enfin, ceux avec des aiguillons. Une fois ces premières notions en tête, il est temps de partir en forêt. Première trouvaille : une vesse-de-loup. Manque de bol pour nous, elle ne rentre pas dans l’une de ces 3 cases : un gastéromycète – la vesse perlée (Lycoperdon perlatum Persoon) – il s’agit d’une « boule » remplie de spores. Et très vite vient la question que tout le monde se pose : est-ce comestible ? La réponse ne tardera pas à venir avec l’espèce suivante : Macrolepiota procera (Scopoli) Singer – la lépiote élevée. Reconnaissable par son pied tigré, et son double anneau coulissant, il s’agit d’un très bon comestible, connu également sous le nom de Lépiote. Attention cependant, certaines macrolépiotes à pied lisse et anneau simple sont toxiques.

Plus tard, sur le long du chemin, nous trouvons une autre espèce comestible, cette fois-ci, comestible crue : la Langue-de-Bœuf (Fistulina hepatica (Schaeffer) Withering), au pied d’un grand chêne. De loin, on dirait que l’arbre nous fait une grimace, mais il n’en est rien. Il s’agit d’un champignon tout à fait authentique, à la texture gélatineuse, et à la couleur rouge orangé, semblable à une langue. L’espèce est présente sur les chênes, mais ne détériore pas l’arbre. On le retrouve chaque année, tant que la souche reste en vie.

Mais les champignons ne sont pas tous de bons comestibles, preuve en est avec la Galère marginée (Galerina marginata (Batsch) Kuhner), qui se confond avec la Pholiote changeante (Kuehneromyces mutabilis (Schaeffer) Singer & A.H. Smith). Cette dernière, comestible, peut pousser sur le même tronc d’arbre. Gare à ne pas les confondre, car la Galère marginée est mortelle !

Pour compléter notre détermination, nous obtenons de nouveaux critères, plus précis :

  • La couleur des spores (ex : Laccaire affine – Laccaria affinis (Singer) Bon – avec ses lamelles roses et spores blancs ou encore le Cèpe de Bordeaux – Boletus edulis Bulliard – avec ses spores jaunes) ;
  • Le lait qui sort des lamelles après les avoir cassées (sur les Lactaires) ;
  • L’odeur : cadavérique (Satyre puant – Phallus impudicus), anisé (Agaric bulbeux – Agaricus essettei Bon), poulailler (Clitocybe à odeur de poulailler – Clitocybe phaeophthalma (Pers.) Kuyper), patates crues (Amanite citrine – Amanita citrina Persoon)…
  • Le goût (attention à bien recracher après dégustation cependant !) pour les Russules. Elles peuvent être douces, amères, ou piquantes. Certaines russules douces sont de bons comestibles (Russula vesca, Russula cyanoxantha…)
  • La forme : grosse éponge ou choux-fleur (Clavaire crépue – Sparassis crispa (Wulfen) Fries), corail (Clavaire à crêtes – Clavulina cristata (Holmskjold) J. Schroter et Calocère visqueuse – Calocera viscosa (Persoon) Fries)

Nous avons continué notre périple, en découvrant de nouvelles espèces : la Fausse girolle (Hygrophoropsis aurentiaca (Wulfen) Maire) avec ses lamelles (pas de plis comme la Chanterelle – Cantharellus cibarius Fries), un lépiste (Paralepista flaccida (Sowerby) Vizzini), les Mycènes (M. rosea, M. galericulata et M. maculata), les Laccaires (L. affinis, L. amethystina – rouge comme le chou rouge), le Crepidote (petit champignon blanc sans pied, poussant sur les branches mortes), et le Polypore du Bouleau (Fomitopsis betulina (Bulliard) B.K. Cui, M.L. Han & Y.C. Dai), utilisé à l’époque pour aiguiser les lames de rasoir.

Pour finir, nous avons pu observer l’espèce emblématique à points blancs : l’Amanite tue-mouche (Amanita muscaria (L.) Lamarck). Jean-Claude nous a signalé que sa présence indiquait un climat (mais pas un lieu) favorable à la récolte de cèpes. C’est d’ailleurs quelques instants plus tard que nous trouvâmes finalement un beau Cèpe de Bordeaux (Boletus edulis Bulliard).

Après une marche de 3 bonnes heures, nous voici de retour au point de départ, avec de nombreuses espèces rencontrées. Si les plus connues (Trompette-de-la-mort, Pied-de-Mouton, Chanterelle…) n’ont pas été de la partie, nous avons pu rencontrer bon nombre d’espèces toutes plus intéressantes que les autres. Et une chose est sûre : chacun est partant pour revenir découvrir toutes les autres espèces que nous recèlent ce beau terrain de jeu forestier !